Québec Moto Loisirs : l'Enduro au Canada!

Après quelques années à trouver en France un lieu pour établir une école de moto et proposer des randonnées, il a fallu se rendre à l'évidence : dans notre bel hexagone, les sports mécaniques ne sont pas bienvenus! Alors pourquoi pas faire ça dans un pays ou on aime les jouets à moteur? Un endroit ou l'accueil et la gentillesse sont réputés? Un endroit ou on parle français? Vous ne voyez pas? Allez, je vous emmène, vous allez vivre une aventure, on y va!

Pourquoi le Québec? C'est immense, il y a des chemins à l'infini avec comme seules limites l'autonomie de votre machine. Et puis Denise est Québécoise, ça va nous aider! Depuis quelques années, nous sommes en contact avec le milieu de la moto "hors route" là bas. Cela va nous permettre de choisir un endroit bien placé et de connaitre des beaux chemins. D'abord trouver une automobile pour se déplacer et transporter les motos (on dit pas moto, on dit bicycle à gas). Un pick up est tout indiqué (on dit pekop).

il est grand hein? un monstre! 5,4 litres de cylindrée, 365 chevaux, entre 16 et 19 litres/100 km, le réservoir fait 120 litres et ça pèse 2625 kg à vide!
6 places assises, je peux m'étendre en travers pour faire la sieste. Heureusement le litre de carburant est à $ 1,3 ce qui nous fait 0,86 €, ça console.

Notre plan initial était de faire de la pub en 2008 et de commencer à travailler en 2009. Nous avions prévu d'aller cet été, en août, pour faire des repérages. Lorsque Denise reçu un appel téléphonique le 15 juin: "allo, c'est le magazine de moto tout terrain bien connu, on aimerait bien venir faire de la moto chez vous (à 7!) avant fin juillet, en contrepartie, vous aurez un beau reportage dans le numéro d'août". On réfléchit un peu, d'un côté c'est une dépense énorme, il faut des motos qui ne seront peut-être jamais rentabilisées...De l'autre si le reportage est bien fait, ça lance l'affaire et on recueille les fruits en 2009. Allez la course commence : on prend des billets d'avion pour le 8 juillet et on commence à travailler sur le sujet de France. Et on débarque pour mettre tout ça en place, ça tombe bien, on est déjà connus!

Le nom de la rue! Pelletier est un nom très commun au Québec, puisque c'est en relation avec le commerce des peaux...

La première étape est de trouver des motos. En effet, nous voulons des motos "enduro" cad qui sont autorisées à aller sur la route et/ou hors route. Au Canada, on prend souvent une moto de cross, bruyante et illégale, puis on va se promener avec! Pour notre opération, il faut 7 motos de journalistes et une pour le guide, ça fait 8! Je cherche des gens capables de louer ou prêter des motos. Seul un ami (1 moto) et KTM Canada (2 motos) répondent à l'appel. On en achètera donc 5, chez un distributeur conseillé par KTM. Deux 450EXCR (légales pour la route), deux 250 XCFW et une 250XCW, les trois dernières légales que pour le hors route. Les 450 ressemblent aux notres lorsqu'on les sort de la caisse et les autres ressemblent aux notres lorsqu'on les a préparés pour la course. On prend tout de suite livraison d'une 450 pour les reconnaissances avant l'arrivée des journalistes.

L'aventure continue! Au début, nous pouvons organiser les randonnées en faisant dormir et manger nos clients dans des auberges différentes, un peu comme le motoneige. On verra par la suite si on construit quelque chose. Mais il faut quand même trouver un endroit pour vivre et bricoler les motos. En cherchant cet endroit, on tombe sur...un type super avec qui on sympathise. Intéressé par notre projet, il nous offre de mettre à disposition son chalet sur le bord du lac! Un chalet à l'échelle du pays, bien sûr!

Y a pire, avouez!

Hé bé !!!

Ca c'est accéléré drôlement vite cette histoire !

Vous z'êtes où, là tout de suite ?

Z'avez pris un abonnement pour l'avion ? Comment ça se passe l'emploi du temps par la suite ?

Bon courage en tous cas...

L'article dans le mag' est paru en France ou pas encore ?

Hervé

Salut Benoit.

C'est génial !
La persévérance paie. Je vous souhaite un max de client.
Je fait passer l'info à mes collègues enduristes Normands et sudistes.

Gros becs à tous (... mais sutout à Denise !)

Stéphane

Ah, Ah, que de questions! On est ici, mais aussi un peu là bas...L'article paraitra le 15, pour le moment : Ambiance!
Voici ce qu'on voit du chalet le matin au calme et avant que les québécois sortent leurs jouets à base de moteur V8 essence!

ça fait tellement de bruit qu'on croirai un avion.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, notre hôte nous offre un tour de bateau samedi 12 pour profiter du beau temps.

On va à l'autre bout du lac, jusqu'au déversoir, c'est plein de marguerites et de bleuets (myrtilles).

Bon on va peut-être faire de la moto, non? J'ai sélectionné avec Denise un trajet qui nous amène à travers la campagne depuis St Michel des saint jusqu'à St Mathieu du parc ou il y a une auberge intéressante.

Admirez en passant les cartes que distribuent les clubs de quad. Ces cartes répertorient les « sentiers », des chemins entretenus pour le passage des véhicules « hors route » avec leur propre signalisation. Vous avez le droit d’accéder à ces sentiers en payant une cotisation qui va à votre fédération. Ces sentiers sont souvent assez larges, mais parfois techniques avec du relief, des cailloux et de l’eau. Ils sont un excellent vecteur qui permet d’accéder à des chemins plus techniques.
Allez, aujourd'hui on va à l'est en traversant la réserve Mastigouche!
Les gens que je croise n'en revienne pas : une moto? seul dans le bois? il me prennent pour un fou! Je fais le plein de carburant heu non je voulais dire "je gaz mon bicycle" à l'auberge du cabanon, puis il y a 60 à 70 km de chemin à travers landes, bois et lac ou il n'y a que la nature et moi.

Je surprend un ours qui marche dans le chemin devant moi, il part en courant et se jette dans le bois. Super! Le temps me parait quand même bien long jusqu'au relais ou j'ai rendez-vous avec le reste de l'équipe et je suis content d'arriver. La moto n'a consommé que 4 ou 5 litres.

Avant de partir au Québec, mon pote GasGasMan, connu également sous le surnom GPSman, m'a prêté son GPS. J'achète une carte électronique des chemins quad du coin, qui est très utile au guidage. Elle permet également de connaitre les distances, pour vérifier si l'autonomie des machines est suffisante. Voici le tracé du dimanche, Qui nous fait parcourir un peu plus de 100 km, deuis la région de Lanaudière, jusqu'à celle de la Mauricie.



Arrivé à Saint Mathieu, on charge la moto sur le pékop et on rentre par la route, car il est tard!

En passant, admirez le WW temporaire québécois, on dit là bas un "transit". Un imprimé glissé dans une enveloppe transparente, vraiment pas fait pour la moto!

Il est valable pendant 10 jours.

Bon les grands chemins, ça va bien 5 minutes, mais pour acueillir nos journalistes, on aimerai bien avoir aussi des vrais sentiers qui s'appellent là bas des "single tracks". Il y en a plein à St Michel parce que plusieurs enduros ont été organisés dans le coin. par contre ils ne sont pas évidents à trouver. Heureusement un amateur d'enduro me met en relation avec l'homme de la situation. Thierry LACOMBE travaille à Stadium Suspension (www.stadiumsuspension.com) et c'est lui qui à organisé les courses du coin. Un bon pilote, médaillé aux 6 jours l'année dernière au Brésil.

Thierry vient me voir un lundi soir avec son collègue Alex ROY, un autre bon pilote. Alex est patrouilleur pour la Fédération Québécoise des Motos Hors Route (http://www.fqmhr.qc.ca). Comme la fédération des quad, le but est d'entretenir les chemins dédiés aux véhicules hors route et de faire respecter la règlementation : lumière avant et arrière, feu stop, rétroviseur, plaque et...moto silencieuse.

Ils m'emmènent sur le tracé de la course toute la journée. Je peux ainsi relever des points avec mon GPS et retrouver le tracé par la suite. Merci à eux!
Les sentiers ressemblent parfois à ce qu'on pourrait trouver en europe du nord, bourbiers, racines et rocher glissants dans les bois. D'autre fois on se croirais à Moirans en montagne. Il y a également des longs moments dans les bois de pin avec des sentiers de sable rouge. Comme Thierry et Alex sont des passionnés, ils se proposent de revenir Dimanche 20 pour guider eux même les journalistes!

Aujourd'hui, je pars en reconnaissance jusqu'au barrage. En effet, le lac est une retenue d'eau qui alimente une rivière sur laquelle il y a des turbines pour la production électrique. L'ouverture/fermeture des vannes du barrage sert à réguler le débit de la rivière. C'est l'endroit ou nous a mené notre balade en bateau.
Une belle promenade de 80 km AR avec des chemins sympas. Au retour, je surprend encore un ours qui traine sur le chemin. Comme la dernière fois, il part en courant devant moi, puis se jette dans le bois. La routine!

Avec une journée dans les chemins techniques avec Thierry & Alex, une journée pour traverser la réserve Mastigouche et une autre pour revenir plus une journée pour aller au barrage, j'ai mes 4 jours de motos pour les journalistes.

Bon, pour accueillir les journaleux, il faut trouver 8 motos : KTM Canada en prête 2, Thierry LACOMBE une, il faut en trouver encore 4. On commande une 450EXCR, 2 250XCFW et une 250XCWe.

Remarquez en passant les tés de fourche différents de chez nous sur les XCW avec réglage de l'ofset (déport).
Au moment de la livraison, catastrophe! Le concessionnaire essaye de nous fourguer une 250XCF et une 250XC qui sont en fait des cross avec une génératrice. Après négociation, on prend une 450XCW et il nous trouve une 250XCWe. Ouf on a toutes les motos qu'il faut.
Dommage, les 250 4 tps étaient à un prix vraiment canon: 7300$can

Denise va accueillir les journalistes à l'aéroport, et leur fait faire une petite visite de Montréal, avec ici une vue du biodome depuis le Mont Royal. Le journaliste Bertrand SANLAVILLE dit Géronimo, au premier plan est tout frais après 8 heures d'avion et une poutine! Commentaire de Denise : Sanlaville, avec un nom pareil il sera content dans le bois...
Le soir on les emmène au resto et Jordan LABBE fait le numéro d'urgence (911) sur la cabine téléphonique, ça commence bien! Un policier de la SQ viens le chercher pour lui faire la leçon.

Pendant ce temps, au boulot :
- Les 450EXCR sont équipées route, il faut virer tout ce qui gène pour le TT
- Les XCW sont livrées sans éclairage, il faut le monter
- La 530 prêtée par KTM canada a le pneu AR mort, il faut le changer
- La 690 prêtée par KTM canada a un pneu AR trail, il faut le changer aussi
Sans oublier les protèges mains à monter sur toutes nos brêles!
Je termine le boulot à 3 heures 1/2 du matin, les journalistes arrivent à 8 heures!

Toutes nos félicitations pour le petit dernier! Arrivée un peu préma, mais c'est la marque de fabrication des Pelletier, et ça marche : 18 pages dans le moto verte, ça promet un carnet de commande blindé!

Une belle aventure en tout cas, et en plus, tu fais très bien le castor!!

Euh... question pas interessée du tout : t'aurais pas 1 ou 2 jolis maillots KENNY orange "Quebec Moto Loisirs" pour un pauvre motard à poil?.....

L'article est magnifiquement écrit, on s'y croirait! Bravo MV!

Alors Droopy, pourquoi les castors ont-ils la queue plate?

Promo d'automne :
- Un maillot Kenny/QML à chaque participant à un séjour!
Quand aux castors :
- il ne devraient peut-être pas répondre aussi souvent aux faveurs des canards!

Le dimanche 20 juillet, on fait venir les journalistes en bateau ponton, depuis l'endroit ou ils sont logés, jusqu'à chez nous ou ils vont prendre les motos.
De gauche à droite Julien, Yann, Bertrand, Rodolphe, Laurent, Jordan et Mickael.

Après un breefing sur ce que l'on est et ce qu'on va faire, c'est parti dans les sentiers avec Thierry et Alex comme guides.

De gauche à droite Thierry 605ATK, Mickael 450XCW, Alex 300EXC, Julien 690 Enduro, Jordan 250XCWe, Laurent 530EXCR.

Une bonne première journée dans les sentiers, la 450EXCR qui ne démarrait pas marche bien mais la 450XCW fait un bruit de ferraille, on dirait une Husaberg!
Le soir du premier jour, on s'arrête dans un chouette endroit au bord d'un lac.

Thierry me laisse sa 605 ATK avec quelques recommandations. Super, moi qui aime les motos légères et maniables, je suis comblé! Y a qu'à voir ma tronche!

Dans leur gite, les journaleux en profitent pour mettre un bazar monstre. Imaginez l'odeur!

On sort pour boire un coup, ne vous demandez pas pourquoi!

Le deuxième jour on casse la croûte à midi au relais des pins

Yann étale son style

Et le soir au dort à l'auberge du trappeur, bordé par le village amérindien mototakan!

En tipi

Avec feu à l'intérieur!

Le dernier jour, on va au barrage avec les patrouilleurs de la FQMHR :

Et Yann se baigne dans le lac : courageux le breton!

Une pause

Au retour la 450XCW qui faisait un sale bruit nous lâche à 1 km de l'arrivée, le pignon de transmission primaire à pris du jeu, puis son clavetage sur le villebrequin à cassé...